Un homme, 65 ans. Il est hospitalisé depuis longtemps. Ses mains sont gonflées, il rencontre des difficultés pour s'en servir dans les gestes précis.
La musicothérapie lui est préconisée par l'équipe soignante afin de le sortir de l'isolement dans lequel il est plongé depuis de nombreuses années. Cependant, l'équipe soignante semble peu convaincue de l'aboutissement de cet accompagnement en musicothérapie.
Il accepte de venir à une première séance. Il est seul. Il est assis sur une chaise, recroquevillé sur lui-même. Il me regarde par "en dessous". N'ayant pas eu la possiblté de le rencontrer en amont, je lui propose un titre actuel d'une chanteuse espagnole. Il est attentif durant l'écoute. Il évoque ensuite des souvenirs joyeux. En fin de séance, je l'invite à revenir. Il accepte. Je lui serre la main, le regardant dans les yeux en souriant.
Il reviendra à trois séances, à la surprise de l'équipe soignante. Au fur et à mesure, son corps se redresse, son regard est plus franc et direct. Sa verbalisation se fait plus dense. Le sourire tend à apparaître.